Les appels à la haine et à la discrimination fondés sur l'orientation sexuelle sont punissables. Malheureusement, la seule existence d’une loi ne garantit pas leur recul, en particulier pour les personnes trans et intersexes, qui ne sont même pas incluses dans cette loi. Une aide de l’État est nécessaire dans la lutte contre la discrimination des personnes LGBTIQ car, jusqu'à présent, le travail des organisations LGBTIQ a été rendu possible presque exclusivement grâce aux cotisations de membres, aux dons et au bénévolat. Dans de nombreux domaines, des mesures de sensibilisation et de prévention sont prises pour prévenir les infractions pénales. Par exemple, la Commission fédérale contre le racisme (CFR) et un Service de lutte contre le racisme (SLR) s’unissent pour combattre la discrimination raciale. Ces services ne peuvent pas s’occuper, en prime, de l’hostilité envers les personnes LGBTIQ, mais ils peuvent servir de modèle pour créer des services adaptés. Roman Heggli, secrétaire général de Pink Cross, explique cette revendication : « Il y a un an, la population suisse a donné un signal clair : la discrimination à l’encontre des personnes queers ne devrait plus être tolérée. Mais la loi à elle seule ne nous protège pas contre la violence. Le Conseil fédéral doit agir et élaborer maintenant des mesures pour nous protéger réellement ». Comme les personnes trans et intersexes ont, malheureusement, été omises dans l’extension de la loi anti-discrimination, Audrey Aegerter, présidente d'InterAction (Organisation Suisse des personnes intersexes), souligne un autre point important : « Bien que la protection juridique fasse défaut, il est incontestable que nous sommes nous aussi, malheureusement, touché-e-x-s par la haine et la discrimination. Il est donc d'autant plus important que nous bénéficions d’une protection préventive contre la violence ». Jusqu'à présent, le Conseil fédéral n'a pris aucune mesure dans ce domaine et rejette les demandes qui vont dans ce sens sous prétexte qu’il doit d'abord clarifier les domaines de compétence avec les cantons. « Le Conseil fédéral est maintenant conscient qu'il doit agir. Mais une fois de plus, il veut se soustraire à sa responsabilité et la faire porter par les cantons. C'est frustrant ! La discrimination contre les personnes LGBTIQ est un problème dans toute la Suisse, et il doit être résolu au niveau fédéral », commente Muriel Waeger, co-directrice de l'Organisation suisse des lesbiennes. |